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Fantastique

Anacalypse, de Sandrine Scardigli

By 3 octobre 2017février 13th, 2025No Comments

La Grèce contemporaine, déjà sérieusement amochée par la crise économique, vient d’être frappée par le Grand Séisme qui laisse derrière lui des milliers de victimes. Nombre de survivants sont poussés à l’exil, alors même que l’Union européenne s’enfonce dans une véritable paranoïa face aux migrants. De mystérieux phénomènes s’ensuivent : des disparitions inexpliquées de femmes et d’enfants, et l’introduction de l’Anacalypse, une drogue à laquelle on prête le pouvoir de révéler à chacun ses dons et aspirations cachés.

A Athènes, Eleftheria, alias Terry, 35 ans, survit depuis la catastrophe. Hantée par ses cauchemars et les maux de son pays, elle trouve refuge dans le dessin. A l’annonce de la mort de son père, elle ressent le besoin de regagner sa terre natale, Marseille. Elle s’embarque alors dans une odyssée au cours de laquelle de sombres trafics éclateront au grand jour et d’anciennes divinités ressurgiront, à l’instar de son passé en résonance avec celui de la Grèce tout entière.

Amazones – 222 pages – 18 euros.

Un roman inclassable entre actualité moderne et fantastique

Bon, j’ai eu la plus grande difficulté du monde à choisir un genre pour ce roman. Évidemment, les éditions Amazones ne m’ont pas été d’une grande aide, leur site web étant un simple catalogue très… vide. Pas évident pour donner envie d’acheter leurs romans. Bref, Anacalypse se classerait, selon moi, entre anticipation et fantastique, même si je suis ouvert aux autres propositions ! 😀

Je remercie Babelio de m’avoir envoyé ce roman suite à l’événement Masse Critique qui s’est clôturé récemment. J’ai choisi ce livre par son aspect fantastique intriguant, mis en avant dans la quatrième de couverture. Il faut avouer qu’une fois ma lecture achevée, je me suis demandé où était l’aspect imaginaire que je recherchais au départ ? L’auteure n’en fait que de rares incursions, le tout fondu dans l’anticipation et les mythologies anciennes.

Une fois le roman ouvert, on se retrouve vite dans l’intrigue par un prologue plus que mystérieux. On y évoque un temple, située à Delphes, où se déroule des sacrifices pour apaiser les dieux, mais cela ne semble tellement pas suffisant que le sang humain pourrait, peut-être, devenir une bonne alternative pour tenter d’obtenir leur grâce. Nombre de personnages s’enchaînent après l’arrivée du protagoniste principal, nommée Terry, de son vrai nom Eleftheria.

Cette dernière essaie de survivre après le Grand Séisme, un événement qui a mis sans dessus dessous la Grèce tout entière. Un voile de mystère demeure autour de ce tremblement de terre tragique. En effet, une sorte de brume jaunâtre s’est élevée des profondeurs de la Terre, et serait capable de révéler les talents cachés des gens. Pour amplifier ces révélations, une drogue chimique a même été conçue : l’Anacalypse, ou Ana. Le gouvernement Grec ayant été réduit à néant, une organisation, l’ELLASUN, a pris les choses en main pour diriger le pays.

C’est dans un pays au bord de la rupture, où les dieux font régner leur loi en projetant de nouveaux tremblements de terre, que Terry et les autres habitants tentent de survivre. L’auteure décrit parfaitement les lieux, qu’elle semble très bien connaître. N’étant pas un fin connaisseur de la Grèce, j’avoue avoir été perdu par moments. Et lorsque Terry apprend que son père, Petros, est sur le point de succomber à un cancer, elle va devoir s’organiser pour rejoindre Marseille le plus rapidement possible. Et comme rien n’est simple, les billets d’avion sont rares et proposés à des prix exorbitants. C’est donc en prenant un bateau pour l’Italie qu’elle va très vite se retrouver au milieu des trafics migratoires vers l’Union Européenne.

Des personnages sans âme sur un goût d’inachevé

On comprend vite les enjeux, liés à l’actualité moderne, de la pression migratoire et de la face cachée de certains gouvernants. Deux personnages sont même de parfaits anti-héros – Élias et Kostas Bastounis – et je n’ai pas vraiment compris pourquoi ils agissaient ainsi. Seule la personnalité et le passé de Terry ont été suffisamment travaillés à mon goût, les autres personnages manquent cruellement de profondeur.

Que dire à part que c’est un roman qui se lit vite, avec une écriture qui s’avère finalement assez fluide. J’aurai préféré une intrigue davantage axée fantastique. La différence entre le quatrième de couverture et le contenu même du roman est assez flagrante, ce qui ajoute à ma déception. Il y a tout de même de bonnes scènes humanistes, une histoire d’amour naissante, avec des passages difficiles – liés au passé de Terry – au réalisme saisissant, c’est d’ailleurs ce dernier point qui a relevé ma lecture. J’ai refermé la dernière page sur un goût d’inachevé, ponctué par une fin trop prévisible.

Ma note : 2/5

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