En voguant de planètes paisibles vers des mondes surpeuplés, Erell et Tchip vont mener de front une enquête qui pourrait bien mener vers une impasse, celle de la mort. Des accusations mensongères condamnent des innocents. La guerre semblait terminée, et pourtant, une grande épuration se dévoile…
Trois ans après le conflit avec les rebelles, Erell, ex-officier, s’efforce de mener une vie paisible loin de sa planète natale, afin d’oublier les horreurs de la guerre. Mais, lorsque Tchip, son ancien frère d’armes, lui demande son aide, il n’hésite pas longtemps et retourne au pays où il découvre la marginalisation des vétérans… quand ceux-ci ne passent pas carrément en cours martiale !
Déterminé à faire la lumière sur le sort de ses congénères, Erell enquête : pourquoi y a-t-il autant de criminels de guerre ? Cette prétendue justice n’est-elle qu’une machination pour enterrer la hache de guerre avec ceux qui l’ont menée ?
Pour lui s’engage un nouveau combat, sans arme cette fois, dans une période d’après-guerre plus agitée qu’il n’y paraît…
Editions Critic – 354 pages – 19 euros.
Un roman mené d’une main de maître, centré sur un sujet difficile : les crimes de guerre.
Je tiens à remercier les éditions Critic pour l’envoi de ce roman. Après avoir découvert une anthologie signée du même auteur, me voilà parti voguer dans l’espace, entre plusieurs mondes, pour lire le premier livre de P.-J. Hérault. J’ai adoré son anthologie, tout en sachant qu’il a publié beaucoup de romans qui pourraient me faire de l’œil… Cet illustre personnage, Michel Rigaud, pour révéler son véritable patronyme, a écrit la série de science-fiction Cal de Ter.
Avec un tel palmarès, mes attentes se multipliaient ! Je ne pouvais pas être déçu par un tel roman, encore moins après avoir lu sa quatrième de couverture. Des conflits avec des rebelles, qui cherchent à gagner leur indépendance, des protagonistes déterminés à mener leur enquête à bien malgré la lourdeur de la tâche qui les attend. La guerre ne semble pas encore achevée, à en croire Tchip.
P.-J. Hérault nous emmène avec lui en voyage, dans une enquête intense par-delà les mondes…
Comment dire ? L’auteur a su développer une thématique difficile avec un soin tout particulier. Même si ce roman s’inscrit dans le genre de la science-fiction, il pourrait tout aussi bien être rangé sur l’étagère des études philosophiques et psychologiques des individus pendant la guerre. J’ai adoré pouvoir découvrir ce panel de réflexions sur les crimes de guerre, de leur importance, de ce complot qui traîne dans l’ombre et qui mériterait d’être révélé au grand jour. C’est au cœur d’un paysage de science-fiction où les naissances ne sont pas le fruit du hasard, que tout va se dérouler. De belles inventions parsèment cette lecture, du quartz qui permet de faire transiter des messages en toute confidentialité, comme une clé USB nouvelle génération, en passant par des bracelets qui détiennent toutes vos informations personnelles, et même votre fortune ! C’est dans cette ambiance fort immersive que le pire va se produire. Une génération maudite subit de plein fouet des enquêtes mystérieuses à leur encontre. Les moyens mis à disposition dépassent l’entendement.
Erell vit une vie bien tranquille. Cela n’a pas toujours été le cas. Autrefois, il combattait dans l’armée, avant que celle-ci ne prenne fin. Il s’est alors retiré sur une planète peu peuplée, aux côtés d’une nature qu’il adore. Les décors sont splendides, comme partout dans ce roman. Le contact avec la faune environnante, son élevage de bêtes, tout lui inspire une existence nouvelle, déconnectée de toute source d’information. Il ne possède pas de holo, sorte de télévision contrôlée par le gouvernement par laquelle transite les actualités. Mais même à l’abri, loin de tout, il va recevoir un quartz qui va tout changer. Son ami et ancien coéquipier, Tchip, semble mal se porter. Des accusations étranges pourraient bien peser sur lui, mais pas que…
J’ai été surpris par la profondeur de l’intrigue, par les explications logiques de la rébellion et de leur envie de devenir indépendants face à une organisation gouvernementale immense, presque invincible. Avec ce roman, on pénètre dans les affres de la guerre, sans entrer dans le gore ou dans l’excès. Erell est un personnage adorable, doté de grandes qualités. Il a incarné mon protagoniste principal favori au cours de cette lecture. Tchip, quant à lui, vit un combat intérieur avec ses propres pensées, pour tenter de s’en sortir et de reprendre possession de ses moyens. Des personnalités importantes vont jalonner l’histoire, alors qu’elles seront ébranlées par les déclarations Erell et de Tchip, qui vont très vite se rendre compte que les accusations, visant les auteurs de crimes de guerre, se fondent sur des mensonges. Quelqu’un, ou plusieurs individus, cherchent à condamner des milliers de personnages innocentes, mais dans quel but ?
Ma note : 4/5