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Fantastique

Demain les chats, de Bernard Werber

By 17 novembre 2016février 12th, 2025No Comments

Pour nous une seule histoire existait : celle de l’Humanité.
Mais il y a eu LA rencontre.
Et eux, les chats, ont changé à jamais notre destinée.

Bastet, une petite chatte montmartroise, aimerait bien communiquer avec sa « servante » humaine. Sa rencontre avec Pythagore, un chat de laboratoire appareillé pour pouvoir se connecter aux ordinateurs et qui sait tout des humains, va bouleverser sa vie. Le vieux matou futé se charge de l’éducation (très complète…) de la jeune Bastet alors qu’autour d’eux la violence envahit la société.
Une vision ironique et décalée du monde des humains où les chats tentent de remédier aux folies de leurs prétendus maîtres.

Albin Michel – 307 pages – 20,90 euros.

Des chats emblématiques

L’idée de ce nouveau roman de Bernard Werber est inédite. Transformer des chats en protagonistes principaux est un pari risqué, à fortiori s’il faut éviter les personnifications. Mais soyez vite rassurés, nous n’avons pas l’impression de suivre des personnages habituels, mais bel et bien des chats.

Ceux-ci ne parlent pas, ils miaulent à leurs autres interlocuteurs chats. C’est assez déroutant et il faut parfois s’y reprendre : « C’est vrai, ce ne sont pas des êtres humains, mais des chats ». On aurait vite tendance à l’oublier tellement leur vocabulaire est développé et leurs réflexions bien menées.

L’histoire met aussi en avant des personnages humains, où les femmes sont omniprésentes. Les seules représentations masculines sont associées au mal. Bernard Werber a ainsi construit un univers où il mêle l’humain et l’animal avec brio. Il est aussi parvenu à concevoir une histoire d’amour entre chats, c’est dire !

Vous ferez la connaissance de plusieurs chats principaux, comme Pythagore, véritable nœud central du roman, c’est par lui que transite « l’Internet » par le biais d’une prise USB connectée à son cerveau. Bastet, autre chat principal, est d’une curiosité à toute épreuve. Elle apprend à partir du savoir inépuisable de Pythagore.

Philosophie, histoire et drames

Comme tout bon roman de Bernard Werber, la philosophie prend une place majeure. La règle n’y déroge pas, quand bien même les pensées sont apportées par des chats. Car ici, les humains sont en net retrait. On les aperçoit à partir de la vision et du ressenti des chats. Peut-être comprendrez-vous alors certains comportements de votre animal favori ? Les chats nous perçoivent (nous, comme nos objets du quotidien) d’une façon étonnante qui peut nous  faire réfléchir sur nos vies au quotidien.

J’ai beaucoup apprécié la montée en puissance de Bastet et de ses pensées philosophiques sur sa vie de chat. Le plus intéressant est que tout peut être transposé à l’humain, de la façon de voir notre propre vie en passant par la matière physique qui nous constitue. Sans oublier le plus important, le sommeil et surtout les rêves, axe important du roman, où des concepts comme la noosphère sont sous-entendus avec clarté.

Bernard Werber a compris l’intérêt des romans : celui de véhiculer le savoir. Ce ne sera pas comme auparavant avec des chapitres entrecoupés de passages de l’Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu. Ici, notre chat conteur nous explique l’histoire des chats liée à celle des humains.

Ce roman est ponctué de touches philosophiques et de quelques revirements dramatiques, ce qui n’en fait toutefois pas un roman d’action à en perdre haleine. Les actions prennent du temps à s’installer, sans toutefois réussir à deviner ce qui va se produire, ce qui est un très bon point.

L’histoire s’achève sur un bon nombre de réflexions. Vous ne verrez plus jamais votre chat du même œil. Peut-être veut-il communiquer avec vous, lui aussi ?

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