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Science-fiction

Dune, de Frank Herbert

By 16 janvier 2017février 12th, 2025No Comments

Il n’y a pas, dans tout l’Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l’épice de longue vie, née du désert, et que tout l’univers achète à n’importe quel prix.

Richesse très convoitée : quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi mystique. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et qui, à la tête des commandos de la mort, changera le cours de l’histoire.

Cependant les Révérendes Mères du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique ; elles veulent créer un homme qui concrétisera tous les dons latents de l’espèce. Tout est fécond dans ce royaume, y compris ses défaillances.

Le Messie des Fremen est-il déjà né dans l’Empire ?

Pocket – 348 pages 11,50 euros.

Une intrigue complexe aux milles facettes

J’ai pris mon courage à deux mains et je me suis attaqué à un monstre de la science-fiction (le premier tome tout du moins !). Frank Herbert et son cycle de Dune ont tellement été appréciés que je ne pouvais pas ne pas le lire. C’est chose faite. Entre une science-fiction novatrice et un style déroutant, Dune captive autant qu’il surprend.

N’étant absolument pas un habitué des classiques, j’ai été fort surpris par l’écriture, très austère, de l’auteur. Passé le temps d’adaptation, les images et l’intrigue se dessinent plutôt bien malgré des passages parfois très complexes. Une seconde lecture s’imposera peut-être d’elle-même pour mieux cerner tous les aspects de ce premier tome, car ils sont nombreux.

Beaucoup de thèmes d’ampleur parsèment ce récit : géopolitique interplanétaire, questions d’écologie et d’économie stricte des ressources vitales, le tout sur fond de rivalités où les profits font passer l’humanisme au dernier plan.

L’univers de Dune, du point de vue de ce premier tome, ferait pâlir d’envie beaucoup d’autres romans de sa catégorie. Des descriptions succinctes mais efficaces nous plongent dans les visions de Frank Herbert. Son chef-d’œuvre, Dune (ou Arrakis) est une planète recouverte d’un immense désert, où l’eau est tellement précieuse que nombre de coutumes y font une référence quasi religieuse.

C’est cela qui est intéressant dans Dune, les différents peuples qui vivent sur Arrakis ont tous un passé, des habitudes et des notions de vie qui leur sont propres. Tous apprennent à survivre dans un environnement hostile au possible et s’y adaptent à travers des outils et des vêtements de leur conception. Un peuple en particulier, les Fremens, fascinent et inculquent des valeurs assez impressionnantes.

L’épice, source de vie et de psychisme

L’hostilité d’Arrakis n’est pas un problème pour certains, car elle recèle ce que l’univers a de plus précieux : l’épice. Ayant la même odeur que la cannelle, et pourtant si rare et si utile, elle permet à ses consommateurs de vivre plus longtemps, mais également de développer leur psychisme.

Ce dernier est primordial pour effectuer des voyages spatiaux et des calculs d’importance dans un univers où les machines sont quasi inexistantes, comme si l’épice agissait sur les facultés mentales des individus. L’absence de technologie est assez déroutant ! J’ai souvent eu l’impression de lire un roman d’un tout autre genre, tellement le côté science-fiction est distillé avec soin.

Personne ne sait vraiment comment l’épice se forme dans les déserts d’Arrakis. Toujours est-il que partout où elle se trouve, d’énormes vers de sable agissent comme des gardiens protecteurs de cette ressource. La récolter n’est pas une mince affaire et elle incarne tellement d’enjeux que son absence signifierait la fin de l’univers tel qu’il est décrit.

J’ai apprécié le nombre croissant de mystères que Frank Herbert parsème dans ce roman. Il n’a eu de cesse d’éveiller ma curiosité et d’encourager la poursuivre de ma lecture pour lever des interrogations toujours plus profondes. Certaines liées à des lieux cachés, à des personnages ou à leur rôle, à l’épice comme à la Guilde, ces êtres humains que jamais personne n’aperçoit et qui pourtant sont d’un enjeu majeur.

Je n’imagine pas encore l’ampleur de l’intrigue de Dune. Toutefois, ce premier tome, qui résonne comme une introduction à quelque chose de beaucoup plus vaste, s’annonce comme une de mes meilleures découvertes.

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