Comment exprimer son désaccord ? Ou comment orienter un débat pour le faire fructifier et découvrir la vérité vraie ? Ce livre nous apprend à échanger réellement, avec des arguments, en mettant de côté toutes les attaques et les réponses qui ne servent qu’à mettre un terme aux discussions.
Débattre avec des arguments pertinents, exprimer efficacement ses opinions et questionner celles des autres avec bienveillance, cela ne s’improvise pas.
Pour s’initier à l’art délicat d’exprimer son désaccord et à la pensée critique, le statisticien Nathan Uyttendaele et l’artiste Adelina Kulmakhanova vous proposent un ouvrage mélangeant savoir-faire et mise en scène humoristique des meilleures pratiques et de celles à éviter. À mettre dans toutes les mains !
Belin – 176 pages – 18 euros (broché).
Une lecture qui ouvre sur une meilleure communication !
Je tiens à remercier les éditions Belin pour l’envoi de ce livre. J’affectionne tout particulièrement tout ce qui touche au développement personnel, alors il me paraissait évident de lire cet ouvrage. Tout ce qui touche à la communication peut s’avérer complexe. Il y a tant de façons de mal se comprendre qu’il faut toute une vie pour décrypter les mystères des différents langages.
J’ai été surpris du ton employé par l’auteur. On se retrouve dans une ambiance détendue, humoristique, où l’envie d’apprendre et de lire n’en est que plus appréciable. Cet ouvrage est centré sur la cible de Graham, une représentation des différentes réponses possibles à une affirmation, ou à une parole. Cela va de l’agression physique pour la pire réponse, jusqu’à identifier et réfuter la thèse centrale pour la meilleure.
Dans la première partie, chaque chapitre correspond à un type de réponse. En allant de la pire jusqu’à la meilleure, en balayant tout qui existe. Je me suis reconnu dans beaucoup de réponses, en attaquant la forme parfois, comme cela m’arrive régulièrement. J’ai en horreur de lire des messages bourrés de fautes, qu’ils soient argumentés ou non, j’en suis navré ! Voilà qui permet de comprendre comment on fonctionne et comment se perfectionner pour que les discussions avec les autres se transforment en échanges bénéfiques.
Développer son esprit critique face aux argumentaires biaisés !
C’est dans cette seconde partie que les choses sérieuses débarquent. Déjà, j’ai appris la définition du sophisme, ou l’art de persuader les personnes sans aucune forme d’éthique. De ce fait, les sophistes peuvent énoncer des dires qui tapent dans le centre de la cible de Graham, mais qui sont pourtant de fausses vérités.
L’auteur nous détaille, dans les chapitres de cette partie, comment on peut se faire berner par des propos qui paraissent de qualité, en apparence seulement. C’est surtout en politique que le sophisme apparaît, en attaquant les candidats concurrents sur des faits qui n’existent pas, en choisissant d’interpréter ses propos ou en usant du mensonge pour faire parler en mal de lui.
J’ai trouvé que le sophisme avait même sa place en marketing. Qui n’a jamais entendu parler d’un produit qui ne peut être qu’efficace, puisqu’utilisé depuis des générations. Consommer local également peut apparaître comme un mensonge, la nourriture locale ne sera pas forcément meilleure, et est un argument marketing de taille, tout comme la popularité. Plus quelque chose est vendu, plus on peut s’appuyer sur son nombre de ventes comme argumentation. Tant de monde ne peut pas se tromper sur le choix d’un produit.
En somme, cette lecture interroge autant qu’elle instruit. C’est donc un moment idéal pour consolider ses connaissances et en rechercher d’autres, si votre curiosité est impactée !
Ma note : 5/5