Quand l’amour des livres est plus fort que la haine…
Cologne, Allemagne. 1934.
Poussé à l’exil par les lois anti-juives, le libraire Alexander Mendel est obligé de s’exiler en France avec sa famille. Il confie sa Librairie à son jeune employé, Hans Schreiber.
Par fidélité à son mentor et par haine du régime nazi, Hans décide de se battre, malgré les menaces et les bombes, pour que la Librairie continue à vivre dans cette période tragique.
Le combat d’un libraire, héros ultime d’un pays où règnent la haine et la terreur, qui tente de faire triompher les livres… et la liberté.
Scrineo – 288 pages – 16,90 euros.
Un roman historique à la force surhumaine, où l’amour des livres prend le pas sur les terribles événements de la guerre…
Je tiens à remercier les éditions Scrineo pour l’envoi de ce roman. C’est grâce à mon partenariat avec Scrineo que je me suis mis à lire des ouvrages historiques. L’Enfant d’Oradour en incarne un bon exemple, avec une réalité des faits exemplaire et une puissance émotionnelle immense. Depuis, j’adore pouvoir sillonner les pages de ce type de roman, à la recherche du passé et de ses espoirs.
Avant même d’avoir ouvert ce livre, je me suis attardé sur cet objet dont la couverture est superbe. Il y a comme des morceaux de journaux, arrangés ensemble, comme des titres de une qui marquent l’histoire, aussi bien de l’Allemagne, tout autant que celle d’une librairie. Il y a cette notion de censure que l’on va retrouver au cours de cette lecture, avec la prise de position nazie contre certains auteurs et certains écrits, jugés inaptes à figurer dans un pays qui se veut en phase avec les volontés de son Führer. J’ai choisi de découvrir ce roman, avec la certitude qu’il allait beaucoup me plaire. Dès que cela concerne les livres, et plus particulièrement une librairie, j’ose espérer me retrouver dans mon élément !
Une histoire tirée de faits réels qui émeut autant qu’elle rappelle des instants de vie dévastés et teintés d’espoir.
Ce que j’aime dans ce genre de roman, c’est le côté instructif qui n’est pas des moindres. Il est facile de faire la différence entre une uchronie et la réalité. Je me suis comme retrouvé à lire une autobiographie, avec une envie irrépressible de découvrir la fin aussi vite que possible. Le sujet est d’autant plus intéressant qu’il concerne une librairie qui n’a aucun atout pour survivre dans un monde où les nazis ont pris le contrôle du pays. Créée par un juif, voilà qui devait normalement sonner le glas de ce monde littéraire pourtant fort apprécié des habitants et des habitués. Sauf que Hans n’a pas voulu laisser faire le régime, et a repris en main l’affaire par amour pour les livres, mais aussi pour montrer que rien ne peut vaincre la passion. Ce roman est une pépite en terme de motivation et d’ambition, même là où tout va mal, des solutions existent pour poursuivre une aventure amenée à s’effondrer.
Les personnages de ce roman sont attachants, et même s’il est difficile de tous les mettre dans le contexte au regard des premières pages, j’ai très vite su les différencier pour profiter de l’intrigue en elle-même. L’horreur de la prise de pouvoir des nazis, la lente incursion vers un quotidien fait de privation et de propagande, des interdictions qui se profilent chaque jour un peu plus, avec ce roman, on entre dans la vie, intime, des personnages que l’on suit. Chacun a un travail, une activité, une nationalité, un pays. Pourtant, du jour au lendemain, tout va basculer à cause de leur religion, et même parfois de leurs ancêtres. Le dégoût fait vite son apparition, alors que certains décident de se plier aux règles et de trouver une nouvelle voie en s’engageant dans le Parti.
J’ai adoré suivre le cours des événements, l’auteur prend le temps de tout installer. L’environnement change, et avec eux les protagonistes, bien obligés de réfléchir, de prendre des décisions pour tenter de conserver ce qu’ils désirent. Il y a des instants déchirants, des moments où la séparation s’avère être la seule et unique solution. Des amours tiennent malgré la distance, des conversations épistolaires naissent, le tout dans un climat horrifique. Les sentiments sont partagés avec le lecteur sans aucun détour, avec une seule envie, que la guerre cesse pour que, enfin, la vie des livres puisse reprendre son cours habituel, en rassemblant les peuples et les amitiés déchirées pour de vaines querelles politiques.
Ma note : 5/5