« Voilà six mois que tu es l’apprenti de M. Gregory, me dit maman. Tu as déjà été témoin de bien des événements. A présent, l’obscur t’a remarqué et va tenter de te neutraliser. Tu es en danger, Tom. Toutefois, rappelle-toi ceci lorsque tu seras un homme, mon fils, ce sera au tour de l’obscur d’avoir peur, car tu ne seras plus la proie, tu seras le chasseur. C’est pour cela que je t’ai donné la vie. »
L’Épouvanteur et son apprenti, Thomas Ward, se sont rendus à Priestown pour y achever un travail. Dans les profondeurs des catacombes de la cathédrale est tapie une créature que l’Épouvanteur n’a jamais réussi à vaincre. On l’appelle le Fléau.
Tandis que Thomas et M. Gregory se préparent à mener la bataille de leur vie, il devient évident que le Fléau n’est pas leur seul ennemi. L’Inquisiteur est arrivé à Priestown.
Il arpente le pays à la recherche de tous ceux qui ont affaire aux forces de l’obscur ! Thomas et son maître survivront-ils à l’horreur qui s’annonce ?
Bayard Jeunesse – 362 pages – 11,90 euros.
Une suite exaltante dans la continuité du premier tome !
Après avoir lu le premier tome de cette série de l’Épouvanteur, je me suis dirigé naturellement vers ce second tome. Pas de surprise, l’intrigue est toujours aussi efficace et le suspense a su me jouer des tours pour maintenir mes yeux rivés sur ce livre. Après la chasse aux sorcières et de Lizzie l’Osseuse, un léger changement de registre attend notre apprenti Épouvanteur, Tom. J’ai trouvé ce deuxième opus moins glauque que le premier, même si certaines scènes méritent leur caractère effrayant. Peut-être m’y suis-je habitué ? 😛
Une nouvelle mission attend nos deux Épouvanteurs, et pas des moindres ! Tom est appelé à se rendre à Horshaw, là où le frère de John Gregory est en très mauvaise posture. Ce dernier a eu le malheur de voir sa jambe coincée dans une fosse où un gobelin venait d’être enfermé. Par malchance, ce gobelin est d’une extrême dangerosité, et il raffole du sang humain. Quelle bénédiction pour lui que de pouvoir savourer son festin sans être dérangé par la lourde dalle posée sur la fosse qui était censée l’enfermer pour de bon…
L’opération de sauvetage du prêtre s’organise. Il faut creuser une autre fosse pour tenter d’entraver le gobelin pour de bon cette fois. Le pauvre homme ne survivra pas à ses blessures, et il faudra penser à son enterrement. Pendant ce temps, à Chipenden, John Gregory est en plein combat face à un virus. Il va devoir se rendre à Priestown pour rendre hommage à son frère défunt, mais également pour achever un travail qui commence à rendre fou une partie de la population de cette cité…
Dans les catacombes vit le Fléau, créature démoniaque, qui n’a de cesse de se développer et de gagner en puissance. Il ne peut s’échapper des souterrains, maintenu enfermé par un portail conçu en alliage d’argent. Mais il s’immisce dans l’esprit des prêtres de la ville dans l’espoir qu’on vienne le libérer. Entre les suicides grandissants et la peur gagnant peu à peu la population, il faut agir pour sauver les innocents avant qu’il ne soit trop tard. Libéré, le Fléau pourrait terroriser tout le Comté et tuer sans compter.
Il n’y a plus de moelle dans les vieux os. Pourtant, les vieux os ont de la mémoire, le sais-tu ? Je les brise lentement, afin qu’ils me livrent leurs secrets. Je vois la char qui les recouvrait avant, les espoirs, les ambitions des vivants, dans ces choses mortes, sèches, cassantes. Ça me nourrit aussi. Ça apaise ma faim.
Une intrigue et des personnages gagnant en maturité…
J’ai été agréablement surpris de voir Thomas Ward, notre apprenti Épouvanteur, empli de vivacité et incarnant l’envie de bien faire les choses. Par la force des événements, il est contraint d’agir seul et de prendre régulièrement des décisions en toute autonomie, ce qui lui réussit en toutes situations. Il en est de même d’Alice, notre sorcière qui va accompagner nos deux Épouvanteurs lors de leurs pérégrinations. Elle est beaucoup plus mâture et porte en elle une large part de l’intrigue de ce second tome. C’est sans conteste mon personnage préféré pour cette lecture ! 🙂
L’histoire est très imaginative, et l’ambiance qui règne autour de la ville de Priestown est palpable par son aspect sombre. Le Fléau en lui-même aussi est très travaillé, entre sa façon de capter et de percevoir des informations de l’extérieur, de mettre à mort et de s’incarner physiquement, c’est un être à part entière qui sait aussi émouvoir par les pactes qu’il peut lier. J’ai trouvé cela déstabilisant, à croire que chaque méchant présumé agit selon des principes que le lecteur peut comprendre. C’est alors à nous de choisir notre camp !
En tout cas, cette lecture m’a été fort divertissante. Ce roman jeunesse a su m’entraîner sans mal dans son monde, sans pour autant paraître trop enfantin. Joseph Delaney sait doser les choses pour créer une intrigue qui peut être lue par tous sans compromis.
Ma note : 4/5