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Jeunesse

Tourbillon Noir, de Florence Lamy

By 7 mai 2019février 13th, 2025No Comments

Chine, époque féodale.        
Fils du grand intendant des Finances de l’empereur, Kuan Ti est promis à un avenir aristocratique. Pourtant, il ne rêve que d’aventures où il revêt le costume de Tourbillon Noir, un sabreur virtuose tout droit sorti de son imagination.
Lorsque son père est arrêté et sa mère enlevée sous ses yeux, la vie du jeune garçon est soudain bouleversée. Résolu à trouver les coupables, il décide de tout quitter pour partir à leur recherche. En se glissant dans le monde obscur des brigands, loin du confort qu’il a toujours connu, il va devoir apprendre à distinguer les amis des ennemis…
Sera-t-il à la hauteur de Tourbillon Noir ? Car suffit-il de s’imaginer en héros pour en devenir un ?

Scrineo – 272 pages – 14,90 euros.

Une histoire tragique pour le jeune Kuan Ti, qui doit fuir pour sa propre vie en plein cœur de la Chine féodale…

Je remercie les éditions Scrineo pour cette nouvelle lecture. Me voilà parti pour voguer dans une Chine féodale que je méconnais encore totalement. Ce sera donc pour moi une initiation, qui me rappelle Les Noces de la Renarde avec son univers japonais fort présent !

L’automne revenait, et avec lui sa canicule habituelle qui transformait les jardins en une fournaise impitoyable. Les traditions étaient importantes, et Kuan Ti partit saluer sa mère et lui faire vœu de quiétude. C’était même sa routine habituelle du matin dès le réveil. Mais dès ceci effectué, il s’ennuyait déjà fermement, cherchant bien ce qu’il allait pouvoir faire. Monter à cheval ? La chaleur était trop étouffante. Aller pêcher des écrevisses ? Il aimait les voir agoniser dans ses mains, mais ce passe-temps n’était guère suffisant pour l’occuper autant de temps qu’il le souhaitait. Sa dernière idée fut la meilleure. Aller rejoindre maître Lin, son maître d’armes. Il est tellement admiratif de cet homme, qui enseigne le wushu comme personne. Kuan Ti savait qu’il le recevrait sans broncher, après tout, il était le fils du grand intendant Kuan

Mais il venait de se remémorer un détail qui allait contrecarrer ses plans. Le troisième jour de chaque semaine, le maître Lin s’en allait en pèlerinage. Kuan Ti jouait de malchance. Il ne voulait pas étudier, cette pensée l’ennuyait déjà fermement, alors quoi de mieux que de faire le pitre devant un miroir. Et c’est à cet instant que son père débarqua, mécontent de voir son fils ainsi, perdre de son temps en futilités. À quatorze ans, Kuan Ti avait encore beaucoup de mal avec l’écriture. Son père avait peur qu’il rate son diplôme de mandarin impérial, jetant ainsi le déshonneur sur leur famille… Son père, l’intendant Kuan, était un homme d’honneur, et il tenait à le répéter aussi souvent que nécessaire pour le faire entrer dans la tête de son fils unique, bien trop loin des mêmes préoccupations que lui à son goût

Une intrigue prenant le temps d’installer l’histoire, avec des personnages aussi formidables que détestables !

Je dois dire que le début de cette lecture m’a laissé quelque peu perplexe. L’histoire prend clairement le temps de se mettre en place, et ce n’est qu’à partir de la centième page que j’ai commencé à m’y intéresser plus en profondeur. De l’action apparaissait, et le jeune Kuan Ti n’était alors plus au bout de ses surprises. Tout allait changer pour lui. J’ai beaucoup apprécié ce démarrage de l’intrigue, cet élément perturbateur qui incite à se poser des questions, à comprendre les enjeux de cette époque où le moindre crime financier peut provoquer la mort de l’auteur, mais aussi de toute sa famille. Les traîtres ne sont pas les bienvenus, et il est dangereux d’en fréquenter, en voici la preuve… En ces temps là, la justice n’était guère clémente, et cet univers détaillé m’a permis de découvrir tous ces petits détails du quotidien que l’on ne peut ignorer lorsque l’on tend à commettre l’irréparable.

Les décors sont splendides, et rappellent un peu la couverture de ce livre, tout en légèreté et en paysages fabuleux qui se dessinent au fur et à mesure des aventures de Kuan Ti. Oui, parce qu’il va se promener ce jeune homme, même s’il va demeurer beaucoup de temps en de mêmes endroits. La plage temporelle de cette histoire est longue, très longue même, quelques mois peuvent passer en quelques pages seulement. Dans cette époque, il faut prendre le temps d’être prêt, et ne jamais lésiner sur l’apprentissage. Ce sont dans ces périodes de stagnation que Kuan Ti acquiert en compétences et en savoir, partageant avec le lecteur des connaissances sur la religion, le monde des lacs et des rivières, mais aussi sur la spiritualité, thème cher et beaucoup mis en avant.

J’ai apprécié les personnages de ce roman. Kuan Ti, héro principal de cette aventure pittoresque en pleine Chine féodale, va très vite mettre d’autres personnes sur sa route, en plus de ceux qu’il connaissait déjà. La disparition de ses parents va le perturber, et il ne va pas s’arrêter là dans la vérité qu’on lui énonce. Il ne peut pas croire un seul instant que son père, un homme si droit, soit coupable d’une telle infamie. Beaucoup d’émotions se dégagent de ce jeune protagoniste, mais aussi de Perle, une jeune femme discrète qui sait se sortir de situations improbables et que j’ai beaucoup aimé malgré le peu d’informations que l’on découvre sur elle. Cette histoire, teintée de complots et de revirements de situation, est riche de savoir et de paysages totalement nouveaux pour qui n’a pas l’habitude de ce type d’univers. C’est une lecture rafraîchissante où je me suis surpris à vouloir venir en aide à ce jeune personnage, à qui la malchance sourit très régulièrement !

Ma note : 4/5

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