Une Heure-Lumière, c’est la distance que parcourt un photon dans le vide en 3600 secondes, soit plus d’un milliard de kilomètres… C’est aussi le nom d’une collection réunissant vingt-deux titres à ce jour, un espace éditorial inédit, unique, tant par le fond que par la forme, qui ambitionne de faire voyager vite et loin le lecteur. C’est enfin l’une des plus belles réussites de ces dernières années dans le champ hyper balisé des littératures de genre, ici fêtée avec ce hors-série 2019, le deuxième du genre, qui propose une longue novelette inédite du britannique Ian R. MacLeod, auteur dans cette même collection du très remarqué Poumon vert…
Une heure-lumière… avec les étoiles pour horizon !
Le Bélial – Issu d’une opération promotionnelle – 112 pages.
Un hors-série à la beauté phénoménale, avec la nouvelle d’un auteur qui m’a davantage séduit cette fois-ci !
Aaah ! Mon tout premier hors-série des éditions Le Bélial enfin en poche. J’avais raté le coche du premier hors-série à l’époque, surtout parce que je n’en avais pas entendu parler. Spoiler : j’ai réussi à me le procurer d’une façon tout à fait involontaire, mais on y reviendra d’ici peu dans la chronique dédiée au premier hors-série Une Heure Lumière ! 😛
J’ai beaucoup aimé l’entrée en matière d’Olivier Girard, un des fondateurs des éditions Le Bélial. Il y évoque les origines de la collection Une Heure Lumière et la façon dont il perçoit ses lecteurs, comme des « craqueurs » capables de se procurer le moindre titre. Du moins, c’est ainsi que j’ai interprété ce terme, il y a peut-être d’autres explications possibles ! Il a tenté de se lancer sur le marché de l’édition, et cette collection est devenue un réel succès. Je ne peux que m’incliner devant tant de novellas de qualité, mises en avant avec un format fort agréable et des couvertures à faire pâlir d’envie les plus indécis !
Dans ce hors-série 2019, c’est une nouvelle de Ian R. MacLeod, nommée Isabel des feuilles mortes, qui est présentée. Cet auteur a déjà été chroniqué sur ce blog, avec son titre Poumon Vert, publié également dans la collection Une Heure Lumière !
Isabel des feuilles mortes, de Ian R. MacLeod
Je n’ai pas prêté attention à l’auteur lorsque j’ai commencé à lire cette nouvelle. Je me suis vite rendu compte, à la lecture des premiers mots, que quelque chose clochait. Oui, c’est ça ! J’avais déjà lu un style de cette allure là, et même que je n’avais pas fortement apprécié le voyage. Poumon Vert avait été une lecture fastidieuse, doté d’un style sévère et peu accessible.
Cette fois-ci, j’ai été plus emballé par cet auteur. Le style s’est légèrement amélioré, et m’a semblé plus compréhensible. L’histoire prend le temps de démarrer et offre un panorama exceptionnel. Un archipel constitué de différentes îles, où chacune pratique un culte différent et où des Églises évoluent avec des capacités et des fidèles qui leur sont propres. Les idées sont excellentes et bien menées, tout comme le personnage d’Isabel qui apparaît en premier lieu comme très énigmatique avant de se révéler peu à peu.
Les conditions de vie au sein de l’Église de l’Aube sont particulièrement difficiles pour Isabel. Les femmes doivent y travailler dans un but bien précis : polir des miroirs ou venir en aide aux Chanteuses de l’Aube pour que le jour puisse se lever chaque matin, et que la nuit puisse apparaître chaque soir. Il y a aussi d’autres Églises, et d’autres fidèles. Isabel va faire la rencontre de Genya un peu malgré elle, lors d’un temps de brouillard féroce contre l’aspect réfléchissant des miroirs. Elle va alors entrer dans un monde étrange, où les mots ont leur importance, et où une simple danse peut conduire à des écrits.
J’ai envie de vous parler de cette nouvelle plus en détail, mais malheureusement la taille de ce texte ne me le permet pas. C’est un excellent signe pour moi. J’y ai trouvé beaucoup d’inspiration, mais aussi un semblant de poésie. Avec ses décors décrits avec soin et ses deux personnages principaux intrigants, je n’aurais pas été contre une petite rallonge pour profiter encore un peu de cet univers peu commun. J’ai tout de même bien fait d’avoir lu Poumon Vert avant de lire cette nouvelle, puisque des éléments se retrouvent, comme le fait que les femmes dominent largement, et que les hommes ne sont presque plus que des mirages.
Ma note : 4/5